Tirer parti des IA et en éviter les pièges (conférence du 23 avril 2024, lors des rencontres WeCommerce de la CCI Toulouse).

J’ai eu le plaisir d’intervenir lors de la rencontre WeCommerce consacrée à l’IA, réservées aux e-commerçants de la région toulousaine, et d’évoquer la manière dont l’IA impacte le SEO. Voici les diapositives de la conférence :

L’événement, coorganisé par Touléco et la Fédéo, en partenariat avec DPD France, s’est tenu à la CCI Toulouse Haute-Garonne. Accueil chaleureux, ambiance studieuse et agréable, traiteur top-niveau, tels étaient les ingrédients d’une longue après-midi enrichissante et réussie ! Bravo et merci aux maîtres de cérémonie Martin Venzal et Jean-Paul Crenn 🙂

L’IA dans l’algorithme de Google

RankBrain (et successeurs ?) : l’intention de recherche

Google intègre l’IA dans son algorithme. Exemple : BERT (2019) aide à « comprendre » le langage naturel.

Rankbrain (2015) succède à Colibri (2013)

Google essaie de deviner ce que recherche réellement l’internaute : notion d’intention de recherche

    1. Google enrichit, de lui-même et sans le montrer, la requête tapée par l’internaute

    1. il retourne les résultats conformes à cette nouvelle recherche

    1. il mesure les clics et la satisfaction de l’internaute…

    1. … apprend et recommence en permanence.

Choix et actions lorsque l’intention de recherche, sur une requête a priori commerciale, n’est pas un produit ni une catégorie de produit.

Le crawl prédictif

Google utilise, depuis 2019 (?), le machine learning pour prévoir s’il est intéressant qu’un contenu commercial soit crawlé ou non, cf https://dl.acm.org/doi/10.1145/3308558.3313694.

Aujourd’hui, cela se traduit par une hausse des défauts d’indexation « inédits » dans le métier :

Nous avons dû mettre en place des stratégies spécifiques :

    • renforcement (contenu + linking interne) des pages concernées, parfois en masse

    • accélération de la reprise des crawls et indexations.

Google SGE

Le CTR organique va-t-il s’effondrer ?

Divers test aux États-Unis…

    • On ne sait pas quelle forme cela prendra :

    • remplacement de la SERP ?

    • onglet supplémentaire ?

    • autre insertion ?

Faut-il craindre Google SGE ?

Gardons en mémoire les points suivants :

    • Google ne peut pas générer une baisse des clics sur ses liens payants.

    • Il y a quelques années, la recherche vocale devait tuer le SEO, ça n’a pas été le cas.

    • Google a déjà subi de lourds échecs (Google+, etc.).

    • La réponse IA semble être très énergivore et donc coûteuse, sera-t-elle généralisée à toutes les requêtes ? Sera-t-elle payante ?

    • Les internautes sont-il prêts à délaisser la liste de liens contre un super-wikipédia saturé de liens sponsorisés ?

Les IA génératives

Opportunité : du texte et des images « vite et pas cher »

Les IA génératives sont une partie des IA s’appliquant aux métiers de l’e-commerce (hausse des capacités d’édition) :

    • Automatisation de l’ajout et de la modification de contenu dans les fiches produits (DC interne et externe)

    • Génération facile du contenu de pages ciblants des requêtes spécifiques (déclinaisons de couleurs, de dimensions…)

    • Rédaction rapide d’articles de blog et d’actualités

    • Edition de guides d’achats, de comparateurs

    • Génération de témoignages clients et d’avis positifs

    • Génération d’articles accueillant des liens entrants

    • etc.

Anecdote : https://www.thinkwithgoogle.com/intl/fr-fr/strategies-marketing/automatisation/ia-generative-ecommerce/ « Cdiscount a déjà amélioré plus de 700 000 fiches produits grâce à un exercice de réécriture avec l’IA générative en 2023. »

Une courbe à suivre (visibilité moteur de cdiscount.com selon Semrush)

Menace 1 : une qualité trop basse

Le production de contenu avec l’IA n’est pas un problème en soi.

Le problème est clairement le contenu de basse qualité.

Soyez hyper-exigeants sur le résultat rendu !

Menace 2 : les spammeurs

Les IA rendent encore plus facile le spam, notamment l’édition de sites web de niche concurrents des vrais e-commerçants, par exemple.

Business models :

    • Affiliation

    • Dropshipping

    • Vente de liens

    1. Facilité de mise en ligne d’une grande quantité de contenu

    1. Souplesse et adaptation des SEO spammeurs

    1. Réaction de Google (toujours plus d’autorité).

Menace 3 : la réaction de Google

Google a, depuis ses débuts, un temps de retard contre les référenceurs black hat, mais il n’abandonne jamais :

    • Filtres anti-triche avec effets de bord

    • « Lâchers » de filtres

    • Sites gouvernementaux toujours plus présents.

Comment s’adapter ?

Une veille circonspecte

    • S’affoler !
      Les IA transforment nos métiers en profondeur.

    • Ne pas s’affoler !
      Lors de la mise en place d’une mise à jour Google, le réflexe des SEO expérimentés est :« Ok, attendons le roll-back ! ».

    • Laissez les robots IA piller votre contenu
      Un e-commerçant n’a pas les mêmes enjeux qu’un éditeur. Tant mieux si son contenu devient une référence pour l’IA !

Soyons généreux dans l’effort

Les stratégies visant uniquement à plaire à la version actuelle de l’algo ne sont pas pérennes :

Les stratégies visant uniquement à plaire à la version actuelle de l’algo ne sont pas pérennes :

    1. Les actions SEO menées aujourd’hui doivent payer dans deux ans…

    1. … Que sera Google dans deux ans ?

Soyons toujours plus exigeants sur les fondamentaux :

  1. Technique
    • budget crawl (crawl prédictif)
    • circulation du PR interne (indexation des pages profondes)
  2. Contenu
    • agréable à lire (signaux UX)
    • réelle expertise métier
    • EEAT (scores quality raters)
  3. Popularité (linking)
    • autorité des domaines référents (inaccessibles aux spammeurs).
  •  

En guise de conclusion

L’intelligence, on croit toujours en avoir assez, vu que c’est avec ça qu’on juge.
(Coluche)


Laurent Peyrat, expert SEOL’auteur : Laurent Peyrat dirige La Mandrette, qu’il a fondé en 2016. Il pratique et enseigne le SEO depuis plus de vingt ans. Titulaire d’un M2 E-business, il donne aussi plusieurs conférences chaque année.