
Voici les slides de la conférence que j’ai tenue lors du SEO Camp Day Pays Basque le 26 mai 2023.
L’accueil des SEO basques est toujours aussi chaleureux ! C’est dans une ambiance agréable et conviviale que s’est tenu le SEO Camp Day Pays Basque 2023, ponctué par deux séries de conférences très intéressantes.
J’ai eu le plaisir d’animer l’une d’elles et d’évoquer les spécificités de l’audit SEO des sites anciens. En voici les slides :
Les vieux sites web nous réservent des surprises, pas toujours très amusantes ! Le public n’a pas été avare d’anecdotes ni de retour d’expériences, les échanges se sont avérés particulièrement enrichissants !
Déjà hâte d’être à l’année prochaine, pour la nouvelle édition…
Le contenu des slides
Quinze ans de couches SEO superposées
Les projets audités aujourd’hui ont souvent une longue histoire. Dix à quinze ans d’existence, plusieurs refontes, des intervenants successifs en interne comme en externe, autant d’éléments qui laissent des traces. Un audit SEO classique photographie la performance, la technique, le contenu, le linking, la notoriété, le comportement. Il aboutit à un diagnostic, une série de recommandations, une mise en œuvre, puis une mesure. Mais cette approche linéaire ne suffit pas à comprendre les conséquences d’actions passées sur les performances actuelles.
Un site ancien conserve en mémoire des actions oubliées, des scores invisibles, des configurations héritées. Il héberge des strates d’interventions, des modifications restées sans suivi :
- Philippe Yonnet découvre une pénalité manuelle restée active pendant deux ans sans que personne ne s’en aperçoive. Le changement d’équipe a effacé l’historique de la Search Console, la pénalité n’a jamais été levée.
- Mathieu Gheerbrant rencontre un fil d’Ariane basé sur les cookies. Googlebot ne voit jamais les chemins de navigation. L’équipe actuelle se souvient vaguement d’une décision prise à une époque où l’implémentation reposait sur des règles disparues.
- Sandrine Bertrand tombe sur des opérations commerciales disparues, mais toujours commentées dans le code source.
- Laurent Peyrat détecte un ancien site resté en ligne sur un domaine en .ch, à moitié indexé, complètement oublié par l’équipe.
Redirections, résidus et chaînes
Chaque version du site s’accompagne de son lot de redirections. Certaines sont mises en place, conservées, d’autres oubliées, supprimées ou jamais intégrées. Le passage de http vers https génère des redirections empilées. Un changement de domaine implique une migration, souvent incomplète. Le remplacement du CMS donne lieu à des plans de redirections dont certains manquent. Ces chaînes, lorsqu’elles s’enchevêtrent, produisent des pertes de signal.
Pour retrouver les liens abandonnés, l’audit passe par les historiques d’outils, les archives Analytics, l’analyse des logs. Le contenu oublié, lui, se cache dans les pages orphelines, celles non liées, perdues à la faveur d’une refonte ou simplement omises. Il réapparaît dans les vieux audits, dans les résultats de commandes Google, dans les outils de crawl qui conservent un historique, dans Analytics, GSC, Webarchive. Une fois les anciennes URL listées, leur statut permet de décider : celles qui répondent doivent être redirigées ou réexploitées, celles qui retournent des erreurs corrigées, celles qui redirigent déjà doivent être nettoyées.
Les oubliés de la galaxie web
Autour du site principal gravitent d’autres entités. Blogs, microsites d’événement, sites d’acquisition, projets de diversification à l’étranger, anciennes pages de réseaux sociaux, environnements de staging indexés et jamais nettoyés. Ces sites satellites, créés puis abandonnés, se retrouvent en ligne, parfois visibles, parfois cloakés. Ils ne figurent plus dans les listes internes, mais les DNS ou les outils externes les repèrent.
Le danger réside dans leur invisibilité apparente. Ces sites peuvent contenir du contenu dupliqué, avoir été piratés, transmettre un signal de linking, ou héberger des pages exploitables. L’audit doit en tenir compte. Un site oublié peut s’avérer nuisible ou rentable, selon ce qu’on y découvre.
L’héritage invisible des liens
Au fil des années, les équipes changent, les pratiques évoluent. Un domaine ancien accumule des liens. Certains se cassent. D’autres proviennent de pratiques aujourd’hui dépassées. Des liens jugés corrects deviennent douteux. Leur source perd en crédibilité, intègre une mention « article sponsorisé », passe en nofollow ou disparaît. D’autres liens restent actifs, mais dissimulés dans des PBN ou sous des formes cloakées. Leur présence, leur nature et leur impact doivent être examinés.
L’analyse croise les exports d’historiques, les données de la Search Console, celles de Bing, les anciens reportings, les footprints, les données Whois. Elle implique parfois de recontacter les prestataires passés. Un lien toxique reste un mauvais signal. Un lien supprimé envoie lui aussi un signal négatif. Il faut arbitrer, trancher, sans certitude absolue.
Le poids de l’invisible
L’investigation révèle les angles morts. Un contenu caché via CSS, une automatisation oubliée, une redirection temporaire laissée en place. Un vieux lien pointe vers une page marquée « article sponsorisé », redirige vers une ancienne URL en http, elle-même redirigée. Un site oublié s’avère être une version migrée d’un projet encore plus ancien, utilisé pour autre chose. Chaque détail compte.
L’audit montre parfois des incohérences légères. Le site respecte les piliers connus – technique, contenu, linking, trafic direct, UX – mais ne performe pas. Dans ce cas, un problème caché se dissimule sous la surface. Un site ancien cache toujours une surprise non détectée en pré-audit. Le moindre détail mérite attention. Aucun outil ne fournit l’ensemble des données nécessaires.
L’investigation reste difficile à vendre, mais elle offre un levier puissant. Elle suppose un pré-audit rigoureux, un dialogue permanent avec le client, une relation de confiance. Elle exige aussi de sortir du cadre, sans brader la prestation.

L’auteur : Laurent Peyrat dirige La Mandrette, qu’il a fondé en 2016. Il pratique et enseigne le SEO depuis plus de vingt ans. Titulaire d’un M2 E-business, il donne aussi plusieurs conférences chaque année.
- Les bases du SEO (novembre 2011)
- La confiance selon Google (mars 2013)
- Dompter Google (juin 2013)
- Astuces pour le netlinking (juin 2013)
- La visibilité Google d’en hébergement de vacances (décembre 2013)
- Le SEO pour Joomla (février 2017)
- Trouver des clients grâce au SEO (mai 2017)
- Réagir à une catastrophe SEO (mai 2017)
- Mon copain Google (juin 2019)
- Tout le SEO en Q/R (septembre 2020)
- Faire soi-même son SEO (octobre 2021)
- L’audit SEO des sites anciens (mai 2023)