
Le compte-rendu de la conférence de Laurent, donnée lors des rencontres WeCommerce du 10 juin 2025.
Les e-commerçants du Sud-Ouest n’ont pas manqué l’événement ! Les 4e rencontres WeCommerce, orchestrées par Sébastien Bakus (agence Projet X) sous la houlette bienveillante de Jean-Paul Crenn et Martin Venzal ont tenu toutes leur promesses, entre une ambiance chaleureuse et des communications de très haute tenue.
Voici les diapositives de mon intervention :
Des visages familiers, des idées neuves, et des retours d’expérience concrets. Vivement la prochaine édition !
Dans le paysage numérique, le SEO reste un levier de croissance majeur pour les sites e-commerce. Mais l’équation se complexifie. Les plateformes évoluent, les robots déraillent, les comportements changent. L’enjeu reste constant : capter un trafic qualifié et durable.

Chaque site e-commerce affronte des défis techniques structurants. Les filtres et tris, la pagination, les variantes produits, les promotions : autant de fonctionnalités qui compliquent la lisibilité du site par les moteurs. Les liens sans valeur SEO s’accumulent, les titres se désorganisent, les plug-ins perturbent l’équilibre à chaque mise à jour, les refontes menacent l’indexation. Ces obstacles sont bien connus — et surmontés — par les équipes. Mais à ces contraintes s’ajoutent celles du moteur lui-même : contenus dupliqués, choix d’indexation parfois incohérents (des pages produits promues à la place des catégories), compréhension lacunaire des intentions de recherche, linking capricieux, pénalités floues, favoritisme affiché envers ses propres solutions (Merchant Center, etc.). L’e-commerce s’adapte, ajuste, corrige. Il avance malgré tout.
Et pourtant, le SEO reste, pour l’e-commerce, le canal d’acquisition le plus rentable. À condition d’y appliquer une méthode rigoureuse : objectifs SMART, plan sur deux ans, suivi précis du lien entre requêtes et ventes, gestion fine de l’acquisition multicanale. Lorsqu’il est bien mené, le SEO e-commerce offre un retour sur investissement net, une visibilité stable et une croissance durable. Le succès repose sur une base technique saine, un contenu aligné sur les intentions, des liens d’autorité solides, et une cohérence UX et marque.
Mais le jeu se corse. Le taux de clics organiques baisse, grignoté par les résultats sponsorisés et les boîtes Google. Pourtant, les clics — et les ventes — continuent d’augmenter pour ceux qui élargissent leur ambition, leur autorité, leur couverture de contenu.
Puis arrive la vague IA.
Les IA conversationnelles bousculent l’ordre établi. Elles prennent de plus en plus en charge les recherches complexes. L’utilisateur pose une question, obtient une réponse claire. Google suit le mouvement avec son widget AI Overview. Le parallèle avec le début des années 2000 est frappant : à l’époque, les moteurs ont supplanté les annuaires. Aujourd’hui, les IA prennent le relais des moteurs. Plus simples, plus rapides, plus exhaustives. Même si pour y être visible, il faut encore bien figurer… dans les moteurs.
Un nouveau paradigme s’installe. Les IA simulent un raisonnement humain. Les sites doivent apprendre à parler à ces nouveaux algorithmes. Cela exige une hygiène technique irréprochable : structure claire, microdonnées bien posées, balises soignées. Il faut écrire pour les agents, non pour les crawlers, structurer ses contenus dès la première ligne, densifier l’information, cibler les sous-questions, penser « personas » plutôt qu’audience globale, prouver son expertise, et cultiver sa notoriété sur tous les terrains — comparateurs, forums, presse.
Le SEO reste, pour l’instant, le socle du trafic. Et il le restera tant que les IA s’appuieront sur les SERP pour proposer leurs réponses. La plupart des recommandations pour optimiser sa visibilité dans les IA sont, à 80 %, de bonnes pratiques SEO. Travailler aujourd’hui pour récolter dans deux ans. Telle est la règle. Mais sur un moteur de recherche en pleine mutation.
Les critères demeurent : technique, contenu, popularité. Les exigences montent. Et les observateurs attentifs, ceux qui testent, adaptent, évoluent, gardent une longueur d’avance.

L’auteur : Laurent Peyrat dirige La Mandrette, qu’il a fondé en 2016. Il pratique et enseigne le SEO depuis plus de vingt ans. Titulaire d’un M2 E-business, il donne aussi plusieurs conférences chaque année.